Michel, deux fois
Travail de co-écriture avec Vincent Zabus de la Compagnie Les Bonimenteurs en cours, pour une sortie en rue prévue en mars 2021 à la Réunion.
Et si la vie de chacun peut s’entendre comme une histoire, et si le pas que nous faisons nous indique la direction du pas suivant, et si l’essentiel réside dans notre parcours, quelle place reste-t-il pour nos choix ? Que décidons-nous vraiment ?
Dans les villes de nos vies, où sont les chemins de traverses, les cachettes et les raccourcis ?
Dans Michel deux fois, nous prêterons à notre personnage la qualité de ne pas choisir. Il va s’offrir au public comme déclinant avec sensibilité et finesse deux possibilités d’une même existence.
Nous suivrons tout à la fois Michel tel qu’il aurait pu être, et Michel tel qu’il est pourtant. Mais lequel est lequel ?!
Conçu comme une déambulation, chaque station du spectacle sera l’occasion de faire de la rue une caisse de résonnance. Des lieux communs urbains comme incarnation de son double destin, comme possibilité de projection du spectateur et d’empathie. L’écho de Michel, son écho deux fois.
À partir de référents concrets et ordinaires (le vocabulaire de la vie et de la ville de tous les jours) utilisés comme un moyen de se fondre dans la cité, nous dévierons avec astuce dans un monde de fable en prenant nos spectateurs par la main. Un univers situé juste à côté du nôtre et qui permettra la poésie, dans lequel Michel évoluera tant bien que mal, avec ou sans réussite.
Les dessins d’Hippolyte collés sur les murs seront autant de paysages mentaux qui attendront que leur personnage vienne leur donner vie.
La fin, surprenante, retournera la dramaturgie sur elle-même en obligeant le spectateur, contrairement à Michel, à faire un choix crucial.
Pour comprendre l’ambition de Michel deux fois, il faut se figurer le spectateur redevenu passant qui le lendemain de la représentation repasse devant les murs habillés de dessins.
Il revivra alors le spectacle et se remémorera le choix qu’il a fait pour Michel.
Que va-t-il se dire ?
« À moi, maintenant », nous l’espérons.