Nancy - Devoir de réserve
La Ville de Nancy, que nous avions envahie avec nos meubles aux premières heures du mandat de Laurent Hénart, nous appelle pour nous commander une action car il reste du budget sur la ligne « démocratie participative ». Avec Boijeot et renauld, sales gosses, nous réfléchissons à créer quelque chose d’assez compliqué et exigeant pour que l’idée soit refusée.
Nous proposons ainsi une traversée de la ville pendant huit jours. La règle est qu’il faut que l’on soit accompagné par deux élus ou deux techniciens de la ville en permanence, sinon la traversée s’arrête, et que le Maire passe au moins une nuit dans la rue. Nous mettons ainsi l’élu ou le technicien au ras du trottoir, en prise directe avec l’habitant.Non seulement l’action est retenue, mais le maire passera deux nuits complètes dans nos lits : Place Stanislas et Quai de la Bataille. Après avoir parcouru l’Europe et ses trottoirs, nous vivons l’étrange paradoxe d’habiter la rue dans notre propre ville. La réception est tiède, les doléances des habitants se cantonnent à la propreté et aux crottes de chien, la couverture presse est nulle et une grande majorité de nos « amis » artistes nous insultent en nous taxant d’être récupérés politiquement. C’était chouette.
C’est aussi lors de cette traversée que le hasard me fait retrouver Alice, qui finira par voyager avec nous et par jouer dans mon Fracasse.
C’est encore au cours de cette traversée que la vie de Simon a changée.