L'Inutile - Les Prés Saint-Pierre

Nous répondons à l’invitation du centre social et culturel Jacques Prévert de travailler un temps à ses côtés sur la thématique des discriminations. Une immersion éclair pour un rendu littéraire, une nouvelle de fiction qui pose un constat autant que des interrogations.

« Une ligne de désir, appelée aussi chemin de désir par les géographes, urbanistes et architectes, est un sentier tracé graduellement par érosion à la suite du passage répété de piétons, cyclistes ou animaux. La présence de lignes de désir (à travers les parcs ou terrains vagues) signale un aménagement urbain inapproprié des passages existants.
Le sentier créé représente souvent le cheminement le plus court ou le plus commode entre deux points. La largeur et l’ampleur de l’érosion sont des indicateurs de la nature du trafic que le sentier reçoit. Les lignes de désir sont des raccourcis là où les chemins officiels prennent un tracé indirect, sont discontinus ou sont inexistants. »
Au quartier des Prés Saint-Pierre à Thionville, la ligne de désir relie les blocs au Geric, le centre commercial, de l’autre côté du boulevard. Certains habitants ramènent même les caddies jusqu’au pied des tours, que les employés de chez Carrefour viennent rechercher en camionnette, quand ils ont le temps.
Sur cette ligne de désir patiente Abdénor, éducateur de rue, prêt à entrer en contact avec le passant.
Le jour où on mettra des pavés sur les lignes de désir et les besoins réels des habitants, on fera des cités réalistes et un poil moins abandonnées.
Cette semaine, L’Inutile tente d’écrire les lignes de désir qui serpentent entre les paragraphes du discours institutionnel bien bétonné.

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