France - Disparitions

Jean-Marie Songy m’appelle et me demande de créer, avec Boijeot et Renauld, une action choc qui mette en lumière la détresse des « intermittents » précaires, dont le « statut » est menacé (je mets des guillemets parce que « intermittent » n’est toujours pas une profession ni un « statut », mais une compromission protectrice de l’état qui entretient l’exception culturelle via l’assurance chômage).  Il ne s’est rien passé de la sorte depuis la mythique Manif de droite d’octobre 2003.

Avec le soutien des CNAREP les moins fébriles, et grâce à une réseau d’artistes relais qui vont afficher la nuit, nous maillons la France de vrais faux avis de disparitions. Le point commun entre tous ces avis : les disparus ont des professions artistiques précaires.

Sur le répondeur du numéro affiché, nous recevons des menaces de mort. La mise en oeuvre est maladroite, mal calibrée. Ce n’est pas le bon angle, ni le bon moment. J’assume cette action car je l’ai signée, mais je la regrette.

Après ça, je ne parviendrai plus à concevoir une suite cohérente avec Boijeot et Renauld. Je veux retrouver du calme et de l’écriture, faire une enfant. Ils veulent partir en Thaïlande, traverser New-York et Tokyo. Je les abandonne lâchement à l’aune de l’action « La pièce qui en vaut le double ». Ça ne se termine pas bien.

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