A31

A31 est une chronique sur le temps, la vieillesse, la vie et sa vitesse, son intensité et les regrets qu’on y laisse. L’astuce narrative de l’album tient à ce qu’il ne raconte qu’une seule seconde ; une seconde que l’on va étirer pour imaginer tout ce qu’elle aurait pu être plutôt qu’elle-même. Il s’agit de la dernière seconde avant la mort du héros.

A31 est un road-movie immobile qui questionne la vitesse de l’existence.

Page 1

Page de garde, blanche, sur laquelle apparaît juste un des moulins bricolés de Nono. Au-dessus, les mots manuscrits (avec la virgule) :

            Mon cher Nino,

Le tout n’occupe que le centre de la page, comme une vignette, quelque chose de modeste.

Page 2

Gaufrier de 6 cases identiques.

Case 1

je n’ai plus l’habitude d’écrire de longue lettre. Je suis rouillé.

Des bidons d’eau de pluie MOTUL, partiellement visibles, mangés par la rouille.

Case 2

Mes mains de vieil italien ont plus l’habitude des truelles que des crayons de bois. Enfin…

Plan plus large sur le jardin : au loin, une serre, rafistolée, et au premier plan un moulin bricolé, rafistolé.

Case 3

Voici quelques nouvelles : comme tu n’as pas pu venir me voir cette année, j’ai dû m’occuper du potager seul,

Plan plus large sur le jardin : au loin, une serre, rafistolée, et au premier plan un moulin

Case 4

mais les tomates sont belles. Je glisse quelques graines dans cette enveloppe que tu planteras dans ton jardin…

Une vieille main usée tient un sécateur qui coupe une grappe de tomate.

Case 5

Je sais que tu es très occupé ! Je sais aussi ce que pèse un vieux Nono dans la vie d’un jeune garçon intelligent comme tu l’es.

Il donne à manger à ses lapins. Le clapier est rafistolé.

Case 6

Nono, de dos, s’appuie au cadre de la porte du jardin au moment de rentrer dans la maison. Sur le côté de la porte, un truc rafistolé.

Une petite bulle : hmf.