MARSPICH ou crève

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PUBLICATION

2024

5,00

– 1 –

8h.

Décembre vient de balancer une bonne grosse droite dans la gueule d’Hayange. Une seule nuit de grésil et la ville est K.O. L’aciérie se réveille arthritique, groggy, prisonnière d’une gangue de givre, tandis que sur le site Patural, les hauts-fourneaux s’étonnent, métal hurlant : eux qui ont soufflé le feu de l’enfer, voici qu’ils achèvent leur existence en crevant de froid… Qu’ils se rassurent ! Bientôt finis les problèmes, le démantèlement est proche.

Là, un renard trop curieux se trouve attrapé, langue collée par le gel sur un pilier de la cathédrale oxydée. Il a voulu laper le sel de la rouille, l’organe s’est soudé. Paniqué, grotesque, il glapit à s’en faire péter les cordes vocales. En passant à la hauteur du LIDL, la poignée de promeneurs levés à l’aube pour sortir leur chien croient entendre pleurer l’usine, et ne s’en trouvent pas surpris pour autant.

La vierge de Wendel, mélancolique, envisage l’achat d’une bouillotte ; maintenant que le S.O.S. à ses pieds est définitivement éteint, elle n’a plus rien pour se réchauffer.

Sur les hauteurs, Marspich grelotte. La commune, indépendante autrefois, est devenue quartier d’Hayange en 1971 ; un temps où la fusion était encore à la mode dans la vallée.

Le lycée Maryse Bastié accueille les températures négatives comme les élèves, avec résignation. Peau pelée, en plein lifting, le LP se fait ravaler la façade cette année. Mais le corset d’échafaudages qui l’enserre restera vide aujourd’hui : froidure oblige, les travaux ont été interrompus, et les ouvriers mis au repos forcé…

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