Informations complémentaires
Publication | 2018 |
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Publication | 2018 |
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10,00€
Le résumé de l’action menée au lycée Ribeaupierre de Ribeauvillé, écrit par le professeur Marc Loison :
« – Cette année nous allons écrire … un roman … dans les transports en commun.
– Euh …
– Nous allons travailler avec Nicolas Turon, que certains d’entre vous ont croisé l’an passé lors de la représentation de Fracasse.
– Euh … c’est qui ?
– Tu verras il s’est fait tatouer une ville imaginaire sur le dos, on a joué dans sa pièce.
– Donc on va se promener ? Tu me diras, on n’a pas de voyage prévu, ça nous fera prendre l’air.
– Bon alors, en vrai, on va faire quoi ?
Et là arrive Nicolas et en l’espace d’une séance d’observation et d’écriture, le voilà qui entraîne tout le monde dans son sillage.
Il commence par distribuer des carnets qui contiennent les textes des ateliers précédents, de petits messages ou essais qu’élèves comme adultes ont laissé au fil des pages. Il explique ce qu’il attend des élèves qui se prêtent au jeu : observer des détails remarquables dans une salle de classe. Une toile d’araignée, une fissure, un graffiti, une punaise deviennent autant de promesses d’histoires que les élèves assemblent et développent pour composer des fictions de quelques lignes. On s’amuse à écrire l’histoire d’un élève qui … ou d’un autre qui …. Les carnets se remplissent, l’attention éveillée pour de bon et le projet sur les rails.
Deux immersions durant, l’une à Colmar sur une ligne de bus et dans le hall de gare, l’autre à Strasbourg, dans le train et le tram, les élèves notent, engagent la conversation avec les passagers, présentent le projet et en retirent des anecdotes. Les voyageurs se livrent, plutôt facilement. Les élèves sont exténués d’avoir entendu des histoires, d’avoir été à la rencontre de l’autre, malgré les réticences.
Le réel devient un terrain de jeu immersif, un terrain d’écriture à grande échelle. Nicolas et moi nous tenons à l’écoute, participons. Un temps, Clément nous rejoint pour des clichés qui capturent l’esprit de ces journées.
Le risque de la page blanche est définitivement écarté lors des ateliers suivants : en groupe, on rédige, on assemble, on propose. Une trame se dessine, des personnages apparaissent et d’étape en étape un récit se construit. C’est le temps des si.
Et si on racontait l’histoire d’une jeune femme. Elle aurait acheté un ticket de bus qui serait aussi un ticket de loterie : elle ne connaîtrait sa destination qu’en grattant. T’imagines ?
On pourrait aussi ajouter une playlist, une chanson par chapitre.
Et si elle était un perdu comme cet homme dans la gare qui parlait aux distributeurs de café ?
Nicolas passe dans les groupes, écoute, conseille, corrige et propose. On rit beaucoup, on travaille autant.
L’histoire de cette jeune fille devenue amnésique, qui voyage pour retrouver la mémoire s’impose rapidement, au milieu d’autres propositions, toutes dérivées des expériences vues, du hasard des rencontres et des premiers essais. Un sac de sport, un panneau, un son deviennent la base d’un chapitre. On apprend à puiser dans les choses vues des motifs narratifs, écrire à partir d’un rien, un ticket de tram contient finalement nombre d’histoires possibles, un voyage autant qui s’adresse tout autant à l’imaginaire.
Le travail de l’écriture à 35 demande aussi qu’on se fixe des règles stylistiques. Rapidement, certains élèves prennent les choses en main et se proposent de relire, d’unifier l’expression dont le parti pris est celui de la sobriété, de la simplicité : le présent pour son immédiateté, le narrateur reste un observateur, ne juge pas, les actions, les pensées du personnage prennent le dessus. C’est au lecteur de faire le travail, de ressentir et de se laisser aller à imaginer. On observe le monde, on restitue au réel ce qui lui a été pris ».
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